Il y a des jours ou des nuits en l’occurrence pendant lesquels le temps s’arrête et nous embarque dans un voyage sensoriel qui peut nous emmener loin. Il y a quelques jours, j’ai été attrapée par une musique familière et douce qui m’a renvoyée directement à mes premiers émois musicaux. Jean-Marc Sauvagnargues, puisqu’il est à l’origine de ma bonne humeur, est le batteur du groupe de rock français, les Fatals Picards, mais je ne le savais pas quand j’ai écouté son morceau car pour être franche, je n’avais jamais écouté ce groupe. Du coup, je n’ai absolument pas été influencée par ce point particulier.
Mais commençons par le début, Jean-Marc est avant tout issu d’une famille de musiciens, père saxophoniste et flûtiste, mère pianiste et chanteuse. Il débute avec la batterie à 10 ans, grandit en jouant dans des groupes tout au long de ses études de maths. Il devient prof où il enseigne les maths et la musique pour des élèves en difficulté. Il rejoint les Fatals en 2002 avec la carrière et le succès que l’on connaît mais cela fera l’objet d’un autre article.
En effet, la passion de Jean-Marc Sauvagnargues est en réalité la bossa nova et ce n’est que cette année qu’il a décidé de nous dévoiler cette autre partie de lui. Il va réunir autour de lui Julien Doumenjou et des musiciens du groupe A Banda. L’album « SAUDADE » sort aujourd’hui, le 15 novembre et ce deuxième opus en solo que j’ai eu la chance d’écouter en avant-première est un petit bijou de bout en bout pour qui aime la musique brésilienne.

Saudade n’a pas de traduction précise en français, c’est un sentiment qui fait appel à l’espoir, la nostalgie, la tendresse et en réalité tout tient dans ce mot si doux et si chantant. Jean-Marc Sauvagnargues nous délivre dans ce disque son amour pour cette musique au travers de grands standards de la chanson française inspirés ou adaptés de chefs-d’oeuvre brésiliens. Mais il a pris le parti de respecter les codes de la bossa sans ajouter d’instruments autre que ceux prévus à l’origine et a choisi des arrangement simples et épurés. Il a surtout décidé d’enregistrer en live avec tous les musiciens. Ce qui, de nos jours, ne se fait que très rarement, chacun enregistrant ses parties, puis on assemble le tout.
Jean-Marc a certes repris des standards mais en s’attachant à en retrouver l’essence originale, celle de Jobim entre autres, sans chercher à verser dans le jazz ou la variété.Il a aussi composé des titres originaux, tels que « Saudade » qui est finalement une déclaration d’amour à la bossa, « Le café veloso » et le titre « Et Demain ». Les reprises de Nino Ferrer avec » La rua Madeira » mais aussi « Fais comme l’oiseau » dont on connaît celle de Michel Fugain et « Paroles, Paroles » qui m’a réconcilié avec cette chanson que je n’aimais pas tant que cela.

Le groupe qui l’accompagne dans cette aventure, A Banda est une formation complète qui joue de la musique brésilienne dans l’esprit original et dont le leader Julien Doumenjou, guitariste talentueux a mis sa patte sur les arrangements de l’album. Jean-Marc dont la voix se prête délicieusement à ce genre musical, chaude et douce est souvent accompagnée par celle incroyablement belle de Patricia Lestre.
Vous l’aurez compris, j’ai vraiment craqué sur cet album de bout en bout et je vous invite à le découvrir et à vous laisser embarquer dans l’autre univers de Jean-Marc Sauvagnargues. Pour ceux qui le connaissent derrière les fûts des Fatals Picards, vous découvrirez toute sa sensibilité et la preuve encore une fois que les artistes sont multiples et qu’il ne faut pas les mettre dans des cases.
« Saudade » est une caresse qui fait du bien à l’âme et la douceur par les temps qui courent est précieuse et à apprécier sans modération.
Jean-Marc et A Banda seront en concert pour présenter l’album, le 11 janvier 2020 à l’Européen avec en première partie Yves Giraud, le bassiste des Fatals mais cette fois à la guitare classique.