On continue dans notre incursion dans l’urbain sur le blog avec ma rencontre avec le rappeur parisien Maaisen. Il s’est confié à moi dans une interview et je suis très heureuse de vous faire découvrir ce garçon ambitieux, au flow maîtrisé et au rap efficace. Ici encore beaucoup de sensibilité, et une passion pour le cinéma de Christopher Nolan. Beaucoup d’énergie chez Maaisen et un univers plus festif qui donne envie de danser mais avec des textes qui racontent des histoires personnelles. Maaisen, c’est le goût du contraste tout en respectant les codes du rap. En tout cas, un garçon qui m’a plu par sa simplicité, sa gentillesse. Il sait où il va et a su s’entourer d’une chouette équipe de potes autour de lui, tous passionnés et avides de réussir. Je vous embarque dans le sillage de Maaisen sans tarder!
De quelle planète viens-tu ?
Je viens de la campagne du 77, ensuite je suis monté sur Paris pour faire une fac de cinéma et c’est là que j’ai vraiment décidé de me lancer dans la musique. Ça faisait longtemps que cela me trottait dans la tête. Mon père est guitariste et ma mère joue de la cithare, donc famille de musicien.
Tu joues un instrument?
Mon père m’a appris la guitare très jeune et tout petit j’ai commencé à écrire des poèmes. C’est plus tard avec les influences rap que j’ai développé ce style d’écriture vers la fin du collège début du lycée. Mais mes textes étaient toujours très structurés, sur un modèle très poétique, avec des alexandrins. Par contre, je n’arrive pas encore à créer mes flows de rap en jouant de la guitare. Mais je m’en sers pour trouver les mélodies.
D’où viens ton pseudo?
C’est un anagramme du mot amnésia, que j’aime beaucoup parce que ça fait référence à l’oubli. Du coup, j’ai mélangé les lettres et ça donné Maaisen.
Quelles sont tes influences musicales?
Le rap mais aussi beaucoup du rock que mon père m’a fait écouter, Pink Floyd, Police, Led Zep. Même la chanson française, comme Jean Ferrat, Maxime Leforestier, Gainsbourg. Des artistes qui écrivent de vrais textes. Et dans le rap en France, je suis très attaché à Nekfeu, c’est ma référence absolue. Niveau rythmique, il y a Josman. En rap US, Eminem c’est la base, Kanye West, ceux qui ont renouvelé le rap. Et sinon, je suis très fan de The Weeknd que je trouve très fort niveau mélodie.
Tu fais tes prods toi-même?
Non pas encore, pour l’instant je travaille avec des beatmakers qui me proposent des prods et je vois si ça m’inspire.
Racontes moi l’histoire de ton EP « Vagues » sorti en février dernier?
Ce projet est assez doux, ça parle beaucoup d’amour. L’image de la vague correspondait bien. Il y a une notion de calme et de force. Le contraste d’une manière générale, j’en fais un objectif. Pour moi quand il y a un contraste marqué sur un morceau c’est réussi. Que ce soit entre le texte et l’image par exemple.
Si tu devais définir cet EP en un seul mot?
Authentique
Pourquoi as -tu choisi le rap comme moyen d’expression?
Parce que tu as une liberté totale, c’est le style de musique dans laquelle je peux dire le plus de chose. Je suis moins oppressé, je m’exprime directement. j’ai l’impression quand j’écoute du rap que les mecs me parlent directement.
Tu fais des références au cinéma dans tes textes et tu es un passionné de films. Pourquoi n’y fais tu pas plus référence?
C’est quelque chose qui va venir. J’espère que je ferai un jour l’album de l’introspection mais je n’y suis pas encore prêt. Je sais que je vais prendre ce tournant.
On sent que tu as beaucoup de choses à raconter, et du coup à exploiter.
Je pense aussi, mais c’est un cheminement. C’est un exercice que je m’applique à faire mais il faut que ça suive une évolution. On a commencé à travailler des maquettes et je travaille sur ce fameux lâcher-prise.
Tu es en autoprod pour l’instant, est-ce que tu vises une signature en label?
Oui j’ai envie pour avoir les moyens de faire des clips qu’on ambitionne et pour tout ce qui est promo. Les choses avancent positivement en ce moment.
As-tu prévu des clips pour l’EP?
Oui on va essayer de clipper « Fantôme » cet été.
As-tu fait beaucoup de scène?
Non pour l’instant, j’en ai fait une seule, à Tournan dans le 77 et c’était top. Je suis quelqu’un de super timide, du coup j’ai eu très peur mais finalement, j’ai passé un moment super. Le public était chaud. J’étais le mec le plus heureux du monde. Donc c’est un exercice encore nouveau. Par contre, je sais que quand j’écris maintenant, je tiens compte de l’impact potentiel sur scène.
Dans ta loge idéale on trouve qui ou quoi?
On trouve toute mon équipe, des plantes homéopathiques. Mon collier de baptême, parce que j’ai la foi mais aussi des bonbons et de l’Ice Tea.
Sur ta scène idéale, on trouve qui?
Mon backeur et mon équipe qui rentre à la fin. Sinon j’aimerai bien partager une scène avec Josman, Nekfeu et un Bercy avec The Weeknd 🙂
Es-tu un grand utilisateur des réseaux sociaux?
Oui et j’adore. Je suis très Instagram, je peux gérer toute ma com. Je prends beaucoup de plaisir à communiquer en direct avec les gens. C’est surtout le compte « 1 minute 2 rap » sur Insta, qui m’a apporté des abonnés et notre clip « Loin dans le ciel » l’été dernier qui m’a donné pas mal de visibilité.
Est-ce que tu vis de ta musique?
Pas encore, mais c’est un bon complément. Le stream commence à bien marcher.
Comment as-tu vécu le confinement en tant qu’artiste?
Très mal au début mais finalement je l’ai pris comme une pause. J’ai essayé de me pousser à en profiter pour écrire à fond, mais j’ai pas vraiment réussi parce que d’ordinaire j’ai ma petite routine. Je bosse et le soir, je me pose pour écrire sauf que là je n’avais que ça à faire mais avec trop de temps. Du coup, j’ai fait un blocage. J’avais rien d’autre à faire, c’est devenu comme une contrainte. Dès la fin du confinement, j’ai recommencé à écrire. Le temps était en suspens.
Quelle est la difficulté principale à laquelle tu es confronté dans ton développement artistique?
Se démarquer, parce que parfois c’est frustrant de se comparer aux autres. Tu attends beaucoup par rapport à tes projets, mais ça m’a appris à savoir garder les pieds sur terre. A faire les choses par étape. Ne pas faire trop de plans sur la comète et surtout être toujours dans l’énergie et continuer quoi qu’il arrive.
Quel est l’événement qui a changé ta vie jusqu’ici?
Je crois que c’est le jour où je suis venu m’installer à Paris. J’ai découvert une ouverture de malade, la vie à Paris et l’indépendance. Tout à coup, tout était possible. J’avais le droit d’aller au studio, de faire de la musique. Quand j’étais plus jeune, je faisais les choses en cachette. Je me sentais pas légitime par rapport à mes potes qui rappaient déjà. Finalement aujourd’hui, on se soutient tous. Paris m’a débloqué. j’ai changé de terrain de jeux.
Quels sont tes prochaines étapes?
On va essayer de sortir pas mal de petits projets dont des lives sessions avec Neonair. Une mixtape d’ici la fin de l’année avec une dizaine de sons inédits. On va en sortir en singles sur un ou deux mois. Le but avec ce projet est de prendre en visibilité et de monter sur scène.
Je t’emmène sur Mars, qu’emportes-tu avec toi?
J’emmène des graines, je prends mon téléphone avec une enceinte. Une photo de ma sœur et de mes parents. Mon film préféré Gladiator et naturellement mes meilleurs potes!
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Crédits Photos: Adam Bidar et Alexandre Lanfranchi
