J’ai découvert Ed Black lors d’un concert à Rock en Seine en 2018 alors qu’il jouait avec Ady Suleiman, dont je vous ai déjà longuement parlé sur ce blog. Suite à ce gros coup de cœur pour ces deux garçons, je suis entrée en contact avec Ed et c’est aussi grâce à lui que j’ai pu interviewé Ady quelques mois plus tard à Paris. A ce propos, une petite anecdote car alors que l’interview vidéo d’Ady s’était parfaitement bien déroulée, sans problème technique, celle de Ed en revanche a connu un raté mémorable. Le son ne s’est tout simplement pas enregistré…Autant dire que ma déception fut grande.
Finalement, deux ans après, nous avons enfin réussi à refaire cette interview alors que Ed porte désormais la casquette de producteur en plus de celle de songwriter.
Originaire de Chester, en Angleterre, Ed est d’abord un auteur-compositeur et interprète, flirtant plutôt avec les tendances Pop, Folk et Indie. En janvier 2017, il sort son premier EP « Come Down » (présenté en première sur BBC Introducing), influencé par des artistes comme Bon Iver, Bombay Bicycle Club et Ben Howard.
Mais en parallèle, il débute un autre projet qui n’avait au départ ni nom ni concept, Ed se contentait de jouer avec des boucles de guitares et des samples de J Dilla, acquis auprès d’Ady Suleiman son collaborateur et ami de longue date. Au cours des dernières années, Ed a continué à ajouter des beats et des loops à son projet, profitant du temps passé sur les routes pendant les tournées. Enfin à l’été 2019, quatre de ces beats sont devenus ses quatre premiers singles.
« edbl beats vol. 1 » est né de cette collection de rythmes, de boucles et d’idées inédites, glanée au fil des années et publié en trois épisodes chronologiques, chaque épisode paraissant chaque mercredi à partir du 12 février.
Un garçon talentueux à suivre de près dans tous les cas et que je vous invite à découvrir dans l’interview qu’il m’a accordé cette semaine avec sa gentillesse habituelle.

Comment as-tu appris la musique au début ? en école de musique, conservatoire, autodidacte, en regardant des vidéos sur YouTube ?
Il n’y avait pas vraiment YouTube quand j’ai appris la guitare, j’ai eu quelques leçons à l’école avec un professeur et puis, après le lycée, je suis allé à l’Institut de Liverpool pour Arts du spectacle -(LIPA)pour obtenir un diplôme en musique (ndlr: Lipa est une des plus grandes écoles d’arts au monde, fondée par Mark Featherstone et Sir Paul McCartney en 1995)
Joues-tu d’autres instruments?
Je peux jouer de la basse et du piano, et j’adore jouer de la batterie !
Dans quels endroits rêves-tu de jouer de la guitare ?
Il y en a plusieurs ! Wembley Arena, Madison Square Garden, n’importe quel lieu de concert aux Etats-Unis, pour être honnête !
A quel âge la musique est-elle passée du concept de « hobbies » à celui de « Carrière possible ?
J’étais dans un groupe au lycée qui m’a donné envie d’en faire et m’a fait comprendre que c’est ce que je voulais faire. Ensuite, étudier la musique à Liverpool a consolidée cette envie d’en faire un choix de carrière. Cela m’a donné le réseau pour pouvoir continuer et faire de la musique à plein temps.
Dis–nous quelques mots sur ta carrière artistique ?
L’année dernière, j’ai commencé à sortir des titres de style Rnb/Hip-Hop en tant que producteur avec des artistes en featuring sous le nom d' »edbl ». Ca s’est plutôt très bien passé et c’est donc devenu mon principal objectif. Je viens de publier 19 pistes d’instrumentaux ainsi que 4 singles l’année dernière.
As-tu de nouvelles collaborations prévues cette année?
Oui ! Je travaille actuellement sur ma prochaine sortie qui sera un mixtape intitulée « Boys & Girls », avec un certain nombre d’artistes en vedette.
Comment définirais-tu ta musique ?
Hip-Hop inspiré des années 90/Dilla , des accords RnB/Soul, et quelques douces mélodies!
Quels sont les artistes qui t’ont le plus influencé ?
J Dilla, Tom Misch, FKJ, Mac Ayres, Mahalia, Bruno Major
Comment écris-tu tes chansons ? Commences-tu par les paroles ou
la musique ?
En tant que producteur, je commence toujours par des accords et/ou un beat. Écrire des paroles et des mélodies pour un autre artiste ne me vient pas aussi naturellement que quand j’écris pour moi donc pour ce projet en particulier, ce sont souvent les artistes avec qui je collabore qui écrivent les paroles et mélodies.
Comment gères-tu le confinement de ces dernières semaines ?
Je travaille beaucoup à la maison dans tous les cas, donc il n’y a pas eu de changement drastique pour moi. J’ai terminé les mixes de mon prochain projet. Le confinement m’a donné l’occasion de le faire, alors ça pourrait être pire ! Je travaille du lundi au vendredi et je me pose le week-end pour essayer de maintenir une certaine normalité, malgré le fait d’être à l’intérieur à peu près tout le temps !
Que trouve t-on dans ta loge idéale avant un concert ?
De délicieux snacks végétaliens, des Heinekens glacées et une
bouteille de Jack !
Qui trouverions-nous sur ta scène idéale ?
Moi et certains de mes meilleurs amis qui sont aussi musiciens.
Le temps vient de s’arrêter, tu peux choisir le moment qui a changé ta vie jusqu’à aujourd’hui ?
Quand j’ai été accepté à la LIPA
Il est temps d’aller sur Mars, quel disque emportes-tu avec toi dans l’espace ?
Le premier album de Michael Kiwanuka.
Enfin, parle-nous d’un des moments, les plus embarrassant, drôle ou inattendu de ta carrière.
Voyager à Séoul en Corée du sud avec Ady Suleiman et se produire à guichets fermés pour un de ses concerts était assez inattendu !